Thödol

Independant label

27 mai 2014

Laurent Estoppey - LA RENCONTRE DE L'IMMOBILE


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Laurent Estoppey est un des meilleurs représentants de la nouvelle génération de musiciens alliant la spontanéité de l'improvisation avec la logique formelle de la composition. Faisant preuve d’une grande inventivité, ce saxophoniste à l’imagination débordante combine jazz contemporain, noise et musique d'avant-garde avec  un humour, un certain charme et un sens de l’émerveillement infaillible.  
Pour son tout premier disque sur Thödol, Laurent nous livre une musique unique au-delà des lieux communs. Il propose une remarquable suite de morceaux (dont 2 inspirés par Christian-Gabriel/le Guez Ricord) explorant les sonorities de son instruments et les détériorations générées par le programme Max / MSP.  
Son expérience dans ce type d'hybridation (acoustique et électrique) est sauvage et passionnante. Il déploie des atmosphères hallucinées où la virtuosité instrumentale se marie aux sonorités électroacoustiques d’une manière étonnante. Mystère, lyrisme, paysages sonores généreux, harmoniques délicates, ambiances étranges, travail sur le son et la texture... Un disque surprenant de cet infatigable musicien qui navigue continuellement entre la Suisse et les États-Unis.

Representing some of the best in the new generation of musicians combining the spontaneity of improvisation with the formal logic of composition, Laurent Estoppey is a saxophone player of great imagination whose work brings together noise, contemporary jazz and avant‐garde music with wit and a charming sense of wonder. 
For his very first Thödol CD, Laurent gives us unique cutting edge music where he has put together remarkable program of pieces (including 2 inspired by Christian Guez Ricord) drawing upon autogenerative deterioration by Max/MSP programming and quadriphony. 
His sonic experiment in the kind of hybridization of acoustic and electric music is wild and exciting. It often uses sound sources creating a hallucinatory atmosphere that blend instrumental virtuosity and electro acoustic sonorities in startling new ways. Mystery, lyricism, electronic soundscapes, lush sonorities, delicate harmonics, odd ambients, sound, texture... A lot of surprises from this marvelous voice from Switzerland to Greensboro, USA. 

Laurent Estoppey - Alto sax, electronics 
Loud speakers placed in saxophone bell  

Visual - Tristin Miller

Recorded in may 2012 at UNCG, Greensboro, NC 
by Ned Emerson, Brian Koenig, Steve Landis, Nicholas Rich & Jonathan Wall  

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With the support of the North Carolina Arts Council & the Partnering Arts Councils of the Regional Artists Project Grant Program

THO012 - 05/2014
CD time 41:13

17 avr. 2014

Thomas Barrière - PRIMAIRE


THÖDOL et ANIMA sont extrêmement fiers de vous proposer le tout 1er album solo du jeune guitariste Thomas Barrière !
Dans son livre sur l'improvisation, le guitariste anglais Derek Bailey écrit : « Continuer d’improviser en solo de façon intéressante est une entreprise ardue. Même s’il devient plus facile de jouer seul, il ne devient pas plus facile pour autant d’improviser. »
Bien que le style de Thomas Barrière soit reconnaissable, il montre une capacité remarquable à non seulement se tordre et inventer des sons complètement nouveaux à la guitare, mais il tente de trouver de nouvelles approches à l’improvisation individuelle.
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Compositions - Thomas BARRIERE 

Recorded and mixed by Matteo Mannoni for Infernale Machine at St-Félix chapel (Béziers, France) 
Mastering - Taylor Deupree / 12K Mastering
Produced by Thomas Barrière  
Portrait - Arbre 
Inside pics - Nina Reumaux 
THO020 - 04/2014

Ordre & Progrès - IMITATIONS RITUELLES





 « Nous avons tendance à penser les sociétés à partir de leur état normal, dans leur fonctionnement quotidien tel que le décrivent des gens bien tranquilles qui ne pensent pas la violence.  (…) s’il y a un ordre normal dans les sociétés, il doit être le fruit d’une crise antérieure, il doit être la résolution de cette crise. C’est donc celle-ci qu’il faut chercher et interroger. »
René Girard, Quand ces choses commenceront, Arléa 1994
Aujourd’hui plus que jamais, la musique est de plus en plus reproduite, jusqu’au vertige, jusqu’à la nausée. Non, la musique n’a jamais adoucit les mœurs. La musique est envahissante, elle agresse, elle est coupable et partout présente. Elle remplit et comble le vide sonore qui angoisse, elle réchauffe, elle rassure et meuble la peur du silence. L’oreille pourrait se dissoudre dans le magma impersonnel qu’engendre ce conglomérat de musique de grande surface. Reproduite, mais de moins en moins utilisée. A l’extrême opposé de ce qu’elle était au départ, la musique est devenue un son non désiré. Elle a depuis longtemps traversée la frontière qui la séparait du bruit. Un ancien mot français a donné le mot anglais noise. Le même qui est resté dans l’expression « chercher des noises ».
Une des pistes pour tenter de comprendre la musique industrielle serait de se demander en quoi la musique (celle rythmique, mélodique, verbale) peut servir l’œuvre de l’Etat (et par extrapolation, via l’imagerie véhiculée par ces courants musicaux, en quoi elle a pu servir l’œuvre des nazis dans les camps). Mais cet angle de réflexion n’est pas juste. Il ne faut pas, comme Vladimir Jankélévitch refusant d’écouter et d’interpréter de la musique allemande, lui conférer un caractère désastreux et absolu. Il faut déplacer la question en se demandant en quoi, dans son essence même, la musique est susceptible de servir le travail du pouvoir en place. Le « en quoi » peut être un premier pas vers le « pourquoi », et peut permettre de dépasser les interprétations classiques (l’idéologie, la manipulation, ou dans le cas de la Seconde Guerre Mondiale, le sadisme des officiers allemands utilisant des orchestre dans les camps). Ce n’est pas la barbarie contre la civilisation, ou le sadisme contre le raffinement. Ce sont des retrouvailles, dans des conditions certes plus ou moins inattendues ou inespérées, mais ce sont bel et bien les retrouvailles du pouvoir originel de la musique et de l’ordre mortifère.
Si la fonction de la musique est de convoquer, comment entendre une musique sans lui obéir ? Les technologies de reproduction mécanique renvoient l’auditeur à la fonction première de la musique : libérer la violence originaire et montrer la maîtrise qu’opère le son. Les fascismes le savent, ils sont nés dans les haut-parleurs et grandirent à la télévision. Mais la musique diffusée sur les ondes ne se dévisage pas et ne s’envisage même plus. Il n’y a pas de visage donc plus de rencontre possible.
L’impossibilité de communiquer est le fantôme qui hante toute l’œuvre de William Burroughs (et on retrouve cette difficulté de rentrer en relation avec l’autre magnifiée dans les contorsions des corps dans les discussions du film de David Cronenberg Le Festin Nu). Comme les deux points clignotants sur le réveil indiquent la présence du fantôme du balancier des horloges, la Power Electronics conserve en « bruit de fond » la douleur de l’incommunicabilité de l’homme. Les anciens chinois avaient pour habitude de dire que la musique d’une époque en dit long sur l’état de la société. Toute société a la musique qu’elle mérite.
Si une fin de la société actuelle est probable, si sa défaite est concevable, alors tout doit être précipité. Voilà le leitmotiv de la musique industrielle. Elle ne laisse pas d’espoir. Elle fait déchanter. Ou plutôt elle désenchante. Désenchanter, c’est donner une porte de sortie à celui qui entend le chant de l’obéissance. C’est exorciser, et ex-orciser, c’est amener l’esprit dehors, le fixer sur autre chose. Voilà le fond de la musique industrielle.

N.B. : A écouter aussi fort que possible.

Elliot : Synthétiseur (Synthetizer)
U235 : Sampler

Compositions : Ordre & Progrès
Enregistrement et Mixage (recording and mixing) : Ordre & Progrès
Graphisme (Design) : U235
THO019 – 12/2013
CD Time : 31:05